Afolabi Atiye

Les œuvres d’Afolabi suscitent en moi un profond sentiment de sérénité, de nostalgie et de bien-être. En les contemplant, j’ai l’impression de « rentrer au bercail », là où tout m’est si familier et agréable. Pour moi, son art est un véritable havre de paix.

La vidéoconférence d’environ une heure que j’ai eu avec Afolabi a été très riche sur le plan artistique, humain et spirituel. Afolabi a commencé à dessiner à l’âge de 7 ans sur tout et n’importe quoi; magazines, journaux, murs, vêtements si bien que son père remarque rapidement ses aptitudes artistiques. Dès lors, ce dernier envisage d’orienter le talent de son fils vers le secteur de la presse d’impression et de la signalisation, mais à sa grande déception, Afolabi a une tout autre conception de l’art. Il veut « créer ».

Sa passion étant plus fort que tout, Afolabi finit par suivre un cursus en beaux-arts, mais il a de la difficulté à adhérer à l’approche qui est trop théorique à son goût. Ainsi, il commence à aiguiser rigoureusement ses talents de dessinateur auprès de camarades et d’étudiants de classe supérieure. S’ensuivent des ateliers et périodes de mentorat avec des artistes qui l’inspirent, comme Damidola Opedun et Yusuf Durodola, ainsi que l’étude assidue d’œuvres de grands maîtres comme Rembrandt. Ces périodes lui permettront de bâtir son style et son identité en tant qu’artiste.

L’un des moments plus forts de notre conversation a été lorsqu’Afolabi m’a raconté d’où il tirait son inspiration.

Afolabi a grandi à Bariga, qui est considéré comme l’un des quartiers les plus dangereux de Lagos (capitale du Nigeria). Il a grandi dans une famille de neuf enfants dans la pauvreté. Lorsque sa mère l’envoyait acheter à crédit du gari (farine de manioc) chez la marchande, il se désistait une fois arrivé sur place, par honte. Il finissait par s’asseoir au bord d’un cours d’eau, écoutant le bruit du courant et des vagues et contemplant le reflet du soleil dans l’eau, ce qui le détendait et lui faisait oublier le cadre dans lequel il vivait.

Ce sentiment de paix est exactement celui qu’il travaille sans cesse à communiquer par ses toiles, où d’ailleurs figurent souvent des cours d’eau et le soleil couchant. Je pense que, par son art, Afolabi sait apaiser l’âme de manière on ne plus parfaite. C’est un guérisseur.

Je trouve incroyablement inspirant que, malgré les conditions dans lesquelles il a grandi, il a su en capturer le plus beau pour l’offrir au monde. Aujourd’hui, il est artiste à temps plein et son rêve le plus cher est de devenir un meilleur artiste et de rendre son entourage et le monde heureux par son art, car il a trop vu de gens souffrir.

Afolabi, tu es certainement l’un des artistes les plus inspirants que j’ai rencontrés. Continue à embellir le monde par tes magnifiques créations.

Pour acquérir une ou plusieurs des œuvres merveilleuses et « curatives » d'Afolabi, suivez-le et contactez-le ici : https://www.instagram.com/atiye_afolabi/

Emplacement : Lagos (Nigéria)

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