Austen Amaefule (A.K.A. Styn)

C’est un honneur pour moi d’accueillir dans l’ARTssemblée le grand maître du réalisme qu’est Austen (également connu sous son nom d’artiste Styn).

Alors même que j’écris ces lignes, je me souviens encore très bien de ce que j’ai ressenti lorsque j’ai découvert ses œuvres sur Instagram ; de la stupéfaction mêlée à de la crainte. De la stupéfaction, parce que c’était la première fois que je découvrais un tel niveau de réalisme et que je commençais à réaliser les prouesses inimaginables dont un artiste est capable. De la crainte, parce que la puissance et l’énergie qui émanent de l’art de Styn vont jusqu’à m’intimider. Pour moi, ses œuvres valent littéralement mille mots, haut et fort, si ce n’est plus.

Ainsi, lorsque Styn a répondu à mon courriel en me faisant part de son intérêt pour l’ARTssemblée, j’étais aux anges, mais aussi, je l’avoue, un peu impressionné, car j’essayais de définir la valeur que je pouvais apporter à un artiste qui compte déjà plus de 45 000 abonnés sur Instagram.

Lors de ma rencontre vidéo avec cet artiste hors-norme, j’ai réalisé que j’étais face à quelqu’un d’humble, de perspicace, de passionné et de profondément humain. À notre ère où règne la course à la popularité sur les médias sociaux, Styn m’a rappelé ce qu’est de rester authentique et connecté à ses vraies valeurs, dans le monde réel, à l’image de son art qui e la vérité pure. C’est peut-être là la clé de son succès dans un monde virtuel rempli d’artifices.

Enfant, Styn adore dessiner, s’inspirant de dessins animés et de bandes dessinées. Vers 7 ans, il prend conscience qu’il un certain don artistique qui se reflète dans la qualité de ses dessins. Ses parents l’encouragent à développer son art en lui achetant du matériel artistique, mais à ce stade, l’art n’est pour Styn qu’un passe-temps et le restera durant toute son adolescence.

Au Nigéria (comme dans bien d’autres contrées), le métier d’artiste n’est pas perçu comme étant le plus prestigieux et le plus lucratif. Ainsi, Styn se voit influencer à suivre des études en médecine.

Un jour, dans sa chambre de campus, Styn découvre un nouvel univers artistique en voyant son colocataire dessiner un portrait avec un niveau de réalisme qui le rend bouche bée; les formes, les ombres, les proportions, l’expression vivante, tout y est. Pour lui, c’est du jamais vu. C’est en ce colocataire que Styn que trouve l’inspiration de faire passer son art à un niveau supérieur. Il va s’acheter un carnet de croquis et du matériel de dessin et commence à s’exercer.

Mais voilà que surviennent la COVID-19, le confinement et la mort d’un être cher, événements qui apportent leur gros lot de défis émotionnels et mentaux, mais qui auront également pour conséquence de ramener Styn définitivement vers son art.

En effet, en 2020-2021, Styn travaille et affine son art sans relâche. Il étudie diverses techniques et œuvres de grands maîtres, la lumière et ses particularités, ainsi que la littérature nigériane. Chaque œuvre lui prend des heures qui se transforment en jours, en semaines, en mois. Il bâtit son portfolio avec la plus grande discipline et commence à publier des œuvres défiant la réalité sur Instagram. Il ne faudra pas longtemps pour qu’on lui demande d’en acheter une. S’ensuit une commande de 5 cinq œuvres d’un coup, ce qui marquera le début officiel de sa carrière artistique.

ujourd’hui, Styn est un artiste à plein temps. Par son réalisme, il cherche essentiellement à captiver l’esprit en illustrant ses luttes, ses espoirs et ses aspirations en tant que personne et artiste et, plus particulièrement, sa place dans une société nigériane progressivement érodée par la culture occidentale, ses valeurs et ses idéaux. J’ai particulièrement aimé la façon dont il a décrit le phénomène des jeunes Nigérians qui veulent quitter le Nigeria pour trouver de « plus verts pâturages » à l'étranger et qui, une fois sur place, se rendent compte qu’ils ne sont que des étrangers sur la terre d’autrui. Finalement, ils désirent retourner dans leur « patrie » qu’ils ne supportaient plus (d’où le nom de sa série Homeless).

Dans un sens plus large, Styn vise à sensibiliser aux luttes émotionnelles et aux problèmes de santé mentale auxquels nous sommes confrontés individuellement et collectivement en tant que société et génération.

Merci, Styn, pour cette conversation vraie et enrichissante. J’en ai apprécié chaque minute et j’ai hâte de voir ce que tu nous réserves pour la suite.

Pour acheter une ou plusieurs de ses œuvres stupéfiantes, contactez-le ici : https://www.instagram.com/styn_theartist/?hl=en

Emplacement : Lagos (Nigéria)